En voyant cette photo, je me suis souvenu de ce fragment d'un journal que j'écrivais de loin en loin, sans jamais la moindre indication de date :
"Le nombre de résidences portant un nom français est curieusement élevé dans les parages. J’habite moi-même à Fort Résidence. Il est vrai que le bâtiment donne l’impression d’une sorte de forteresse de béton. Mais parfois, certains noms d’immeubles sont incroyablement poétiques : Demeure Espoir et Prendre K font partie de mes favoris. Prendre K pourrait être le titre d’un roman (Le K est déjà le titre d'une magnifique nouvelle de Dino Buzzati)… Prendre K est plein de mystère. Et aussi Amour takumi, à quelques rues de là."
Le roman commencerait ainsi :
J'ai su, dès l'instant où j'ai emménagé dans mon petit appartement à Prendre K, que ce lieu allait avoir, ou plutôt exercer dans ma vie une grande influence. Je ne me doutais pas encore à quel point. Toutes ces allées et venues pour monter les cartons... et chaque fois le même besoin involontaire de marquer, avant de franchir le seuil du bâtiment, une courte pause. C'était plus fort que moi. Une sorte d'hésitation venue de très loin, de si loin au fond de mon être qu'il m'était absolument impossible d'en saisir la cause.
Commentaires
Enregistrer un commentaire